Et si ce soir on contemplait Saturne ?

✨🪐Contemplation à ciel ouvert🪐✨ du mois de décembre 2021.

En réalité, ce n’est pas une, mais trois planètes (dont Saturne) que nous vous proposons de contempler dès la fin du crépuscule.

"Mais où dois-je regarder ?"

Commencez par repérer la direction vers laquelle le soleil se couche. A la fin du crépuscule (vers 17h45 si vous êtes dans le Pays de Gex), regardez dans cette direction puis tournez d’un quart de tour sur votre gauche, levez un peu les yeux jusqu’à ce que vous aperceviez un point très lumineux : c’est Jupiter !

Puis tournez doucement vers votre droite en baissant progressivement les yeux… vous voyez ce point nettement moins lumineux, mais tout aussi présent ? C’est Saturne !

Continuons sur notre lancée, nettement plus bas, proche de l’horizon, voilà Vénus, très brillante.

Et voilà, trois planètes sous nos yeux, presque sur une même ligne (Saturne au milieu).

Couverture "Micromégas", Voltaire, éd. Livre de Poche

Mais revenons à nos moutons... ou plutôt à Saturne : Voilà un astre fascinant qui, tout comme Vénus, aura marqué les esprits, et notamment… Voltaire !

Dans son conte philosophique

« Micromégas », paru en 1752, il décrit Saturne comme habitée par des géants de deux kilomètres de hauteur, ayant 72 sens et une espérance de vie de 15000 ans.

Notons que Voltaire, qui incorporait volontiers des éléments scientifiques dans ses ouvrages, décrit cette planète comme ayant une surface « solide », ce qui nous rappelle qu’à cette époque, la nature gazeuse de Saturne n’était pas encore connue. Et oui, tout comme Jupiter, Uranus et Neptune, Saturne est une planète faite de gaz.

Les anneaux, quand à eux sont constitués d’une myriade de particules de glace. Lorsque Galilée les observe pour la première fois en 1610, il pense qu’il s’agit de deux « lunes » tournant autour de la planète. Ce n’est que quelques années plus tard que l’astronome hollandais Huygens, grâce à un instrument plus performant, comprend qu’en réalité, il s’agit d’anneaux.

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POUR EN SAVOIR + :

Huygens observe également en 1655 pour la première fois Titan, la plus grosse lune de Saturne. Ce n’est pas pour rien que l’engin qui a plongé dans l’atmosphère de cette lune le 14 janvier 2005 pour en étudier sa composition avait été baptisé « Huygens ». D’ailleurs, les informations recueillies à cette occasion ont donné naissance à un projet fou, « Dragonfly », sélectionné par la NASA en 2019. De quoi s’agit-il ? D’explorer Titan non pas en roulant à sa surface, au risque de rester coincé quelque part, mais en volant. En effet, son atmosphère a des propriétés extrêmement favorables au fonctionnement de drones.

Pourquoi explorer Titan ? Parce que c’est un monde fascinant, avec des lacs, des nuages, des pluies, des écoulements de rivières…pourtant, ce n’est pas de l’eau qui coule, mais du méthane.

Sources : Cornell University : Dragonfly mission to Titan announces big science goals